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Bioenergies : controverses et perspectives

Le 14 février 2023, de 18h30 à 20h30, Canopée organise un séminaire sur le sujet des bioenergies à la Maison de la Chimie (Paris). Il sera diffusé en direct sur la chaîne YouTube de Canopée.

Publié le Rédigé par Canopée

Les tensions actuelles sur le marché de l’énergie font des bioénergies un sujet d’importance capitale : elles représentent déjà 60% des énergies renouvelables en France, et cette part pourrait augmenter dans les années à venir. Pourtant, l’usage croissant des bioénergies est controversé. Le séminaire examinera ces controverses à travers les prises de parole d’experts (voir le programme ci dessous) et présentera les perspectives d’avenir quant à l’utilisation de cette source d’énergie.

Pourquoi ce séminaire ?

En 2023, la transition énergétique sera en haut de l’agenda politique de l’Union Européenne, avec la finalisation des trilogues autour de la directive sur les énergies renouvelables et, en France, avec le projet de loi de programme sur l’énergie et le climat.
L’objectif de notre événement est d’éclairer, sur une base scientifique, la controverse autour des bioénergies, de débattre de leur place dans les scénarios de transition énergétique et d’identifier des propositions pour corriger les dérives constatées.
Les bioénergies – essentiellement la biomasse forestière et les biocarburants – représentent environ 60% des énergies renouvelables en Europe et en France, mais les signaux d’alerte se multiplient pour dénoncer un développement excessif : puits naturel de carbone forestier en baisse, accaparement de terres agricoles entraînant des tensions sur les prix des denrées alimentaires (accentuées avec la guerre en Ukraine depuis mars dernier) et cultures intensives participant à l’effondrement des populations d’insectes et d’oiseaux en milieu agricole.
Le principal atout des bioénergies est d’être facilement mobilisables et compatibles avec le système énergétique actuel, au risque de retarder d’indispensables efforts de sobriété. Du gaz fossile au biogaz, du kérosène au biokérosène, les bioénergies permettent à de nombreux secteurs de se verdir sans engager de profonde restructuration.
Sous la pression de la société civile et des scientifiques, qui multiplient les interpellations, les décideurs commencent à mettre le pied sur le frein. A Bruxelles, les débats se cristallisent sur l’utilisation d’arbres entiers pour des usages énergétiques (biomasse dite “primaire”), que le parlement européen souhaite sortir du cadre de la directive sur les énergies renouvelables. Après une décennie d’explosion de la consommation d’huile de palme comme biocarburant, l’Europe cherche aussi à corriger le tir, mais se heurte à de nombreux effets de bords comme le remplacement de l’huile de palme par l’huile de soja, tout aussi néfaste pour les écosystèmes. En France, le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables mise sur le développement de l’éolien et du photovoltaïque et ne mentionne pas les bioénergies dont le potentiel apparaît plus limité – et surtout controversé.
En effet, le gisement de bioénergies réellement à faible impact, comme les déchets des industries du bois ou de l’agroalimentaire, fait déjà l’objet de nombreux conflits d’usage pour lesquels un encadrement plus strict et des arbitrages sont nécessaires.

Le programme de la soirée

  • A partir de 18h00 : Accueil cocktail
  • 18h30 -18h40 : Ouverture par Canopée
  • 18h40 – 20h00 : Discussion sur le thème « Bioénergies, la fin des illusions ?”
    • Animation : Sylvain ANGERAND, coordinateur des campagnes de Canopée ;
    • Pierre-Marie AUBERT, chercheur et coordinateur de l’Initiative “Politiques agricoles et alimentaires” pour l’Institut du Développement Durable, de la Recherche et des Innovations (IDDRI) ;
    • Laura BUFFET, directrice Énergie pour Transport et Environnement ;
    • Wolfgang CRAMER, directeur de Recherche (CNRS) à l’institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie Marine et Continentale (IMBE). Contributeur au GIEC et membre de l’Académie de l’Agriculture de France et co-auteur d’une tribune dans le Monde pour alerter sur le danger de notre dépendance aux bioénergies ; 
    • Aude VALADE, chercheuse (CIRAD) à l’Unité Mixte de Recherche Ecologie Fonctionnelle et Biogéochimie des Sols et des Agro-Écosystèmes (Eco et Sols) ;
    • Xavier MORIN, directeur de recherche (CNRS) au Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE) et Président de Canopée
  • 20h00 – 20h30 : Débat avec la salle
  • 20h30 : Buffet dinatoire 

Comment suivre le séminaire ?

Si vous souhaitez participer au séminaire, vous pouvez faire une demande d’inscription sur ce lien. Cela dit, les places sont très limitées (80 places) en réservées en priorité aux parlementaires et professionnels de la filière forêt-bois.

En revanche, afin que tout le monde puisse suivre l’intégralité du séminaire, Canopée organise sa retransmission en direct. L’événement sera retransmis sur la chaîne YouTube de Canopée :

Un séminaire Canopée ?

Le but de Canopée est de faire changer les lois pour que les forêts en France, en Europe et dans le monde soient mieux protégées. Pour cela, Canopée utilise une grande diversité d’actions : l’une d’entre elles consiste à organiser des séminaires à destination des parlementaires.

Voici par exemple un court résumé du dernier séminaire organisé par Canopée, le 21 septembre 2022, sur le sujet de la gestion forestière française :