Déforestation : Cooperl, premier fabricant d’aliments à s’engager pour un soja durable
Angers, 25 octobre 2021 – Nos organisations de défense de l’environnement saluent l’engagement de la coopérative de porc et fabricant d’aliments pour animaux Cooperl avec la signature du “Manifeste des acteurs français pour lutter contre la déforestation”
Déjà avancée dans une démarche d’approvisionnement durable, la coopérative Cooperl renforce son engagement en rejoignant le mouvement pour un soja sans déforestation amorcé il y a un an par la grande distribution.
En signant ce manifeste, l’entreprise s’engage notamment à inclure une clause contractuelle de non déforestation dans ses contrats avec ses fournisseurs. Nico Muzi, directeur Europe de Mighty Earth, commente: “Nous accueillons favorablement la démarche de Cooperl de ne s’approvisionner qu’en soja non issu de la déforestation. Mais c’est sur leurs actions qu’ils seront jugés, par sur leurs intentions. Cooperl doit donc signer de nouveaux contrats spécifiant bien que le soja produit sur des sols convertis après la date butoir de 2020 pour le Cerrado Brésilien ne sera plus accepté. C’est le seul moyen de forcer les grandes entreprises de soja Cargill et Bunge à arrêter de contribuer à la déforestation.”
La coopérative reconnaît ainsi le rôle des fabricants d’aliments dans la lutte contre la déforestation liée au soja. Pour Klervi Le Guenic, chargée de campagne forêts tropicales à Canopée: “Cooperl est le premier maillon face aux négociants comme Cargill et Bunge, au cœur de la filière, et exposés à un risque de déforestation d’environ 60 000 ha chacun entre mars 2019 et 2021. Après l’engagement des enseignes de la grande distribution en novembre 2020 et celui du géant de la volaille LDC en février dernier, celui de Cooperl enfonce le clou: les négociants de soja ne peuvent pas continuer à déforester sans en payer les conséquences.”
Le soja est la première cause de déforestation importée de la France. Provenant principalement du Brésil où son expansion est responsable de la destruction des savanes et forêts, il est en grande majorité (87% au niveau européen) destiné à l’alimentation animale.
Cet engagement arrive au moment où la Commission européenne prépare une proposition de loi contre la déforestation importée, mais qui risque de ne pas protéger les savanes arborées, principal écosystème menacé par la culture du soja. Cette succession d’engagements montre bien l’importance de cette question pour les entreprises européennes et doit inciter à l’extension du périmètre de cette loi.