Communiqué de presse

Paris, le 22 avril – Aujourd’hui une vingtaine de militantes et de militants de Canopée – Forêts vivantes ont mené...

L’Etat français, financeur majeur de la déforestation liée aux minerais

Paris, le 22 avril – Aujourd’hui une vingtaine de militantes et de militants de Canopée – Forêts vivantes ont mené...

Publié le Rédigé par Canopée

Paris, le 22 avril – Aujourd’hui une vingtaine de militantes et de militants de Canopée – Forêts vivantes ont mené une action dénonçant les financements publics accordés à l’exploitation minière. Ils et elles ont accroché une banderole sur la façade du ministère de l’Économie et des Finances afin d’interpeller Bruno Le Maire et lui demander la mise en place de critères environnementaux et sociaux robustes pour le nouveau fonds d’investissement dédié aux minerais et métaux critiques.

Alors que l’entreprise minière Eramet exploite la plus grande mine de nickel au monde, en Indonésie, qui menace directement un peuple autochtone non contacté – les Hongana Manyawa – et 6 000 hectares de forêts primaires, celle-ci bénéficie directement du soutien financier de l’Etat français. En effet, l’entreprise est détenue à 27% par l’Agence de Participation de l’Etat et pourrait bénéficier d’un nouveau fonds d’investissement dédié aux minerais de la transition énergétique.

Ce lundi 22 avril, au ministère de l’Économie et des Finances, les activistes ont déployé une banderole représentant un chèque de 500 millions d’euros, la somme allouée par l’Etat à ce fonds d’investissement. Ils y ont également déposé une pépite de nickel géante, entourée de bannières mentionnant les slogans : « Non aux minerais de déforestation« , « Pas de chèque pour la déforestation« , et « Stop à la méga-mine de Weda Bay ».

Alors que l’industrie minière est la quatrième cause de déforestation mondiale et pourrait affecter jusqu’à un tiers des forêts de la planète [1], cette action vise à dénoncer l’absence de garde-fous associés à ce fonds d’investissement. En effet, rien ne permet pour l’instant de garantir que cet argent ne financera pas de projets responsables de déforestation et de violations de droits humains.

Depuis des semaines, Canopée interpelle les responsables du fonds d’investissement sur l’importance de conditionner ce financement à des critères environnementaux et sociaux robustes. Mais malgré les milliers de mails envoyés, le gouvernement et la société gérant le fonds refusent toute concertation.

Klervi Le Guenic, chargée de campagne forêts tropicales à Canopée explique : « Il y a une dichotomie totale de la part du gouvernement : au nom de la transition énergétique, il finance la déforestation de milliers d’hectares de forêts primaires, essentielles dans la lutte contre le changement climatique. Et tout ça avec de l’argent public, et sans aucune consultation extérieure. »

La demande de minerais critiques destinés aux technologies de la transition énergétique devrait être multipliée par 4 d’ici 2040, et avec elle, l’impact de l’exploitation minière sur les écosystèmes et population locales. En effet, près du tiers de toutes les mines et sites d’explorations se situent dans des zones à haute valeur de conservation [2], et les industries extractives représentent les deux tiers des violations de droits humains imputés aux entreprises [3].

Sources :

[1] WWF-Studie-Extracted-Forests.pdf

[2] WRI_RR-Mining_i-vi.qxd

[3] Microsoft Word – DROI 2013 23 final.docx (europa.eu)