Au rythme actuel de plantation, il faudra 4 siècles pour adapter la forêt au dérèglement climatique

Au rythme actuel de plantation, il faudra 4 siècles pour adapter la forêt au dérèglement climatique
FAUX Ce chiffre fait référence à la surface de plantation réalisée chaque année et laisse donc entendre que la plantation...
FAUX
Ce chiffre fait référence à la surface de plantation réalisée chaque année et laisse donc entendre que la plantation est la seule option pour adapter la forêt au dérèglement climatique, une option pourtant coûteuse et risquée. En effet, le coût d’une plantation en plein (sur toute une surface après une coupe rase), avec les entretiens indispensables, est de l’ordre de 3 000 à 6 000 euros par hectare (selon le terrain et les essences et densités), et jusqu’à 10 000 euros avec protection contre les cervidés.
De plus, les jeunes plants sont fragiles : mis en plein soleil alors qu’ils n’ont pas développé un système racinaire suffisant, les jeunes arbres meurent de plus en plus fréquemment.
Or d‘autres solutions existent. Plutôt que de remplacer les forêts en place par de nouvelles plantations, il serait plus judicieux de préserver et d’améliorer les forêts existantes.
Les forêts françaises sont majoritairement jeunes et composées d’une grande diversité d’arbres, notamment feuillus. Certains arbres sont plus résistants aux sécheresses, d’autres à l’engorgement des sols, et d’autres encore aux maladies. En intervenant de façon plus régulière mais moins intensive, il est ainsi possible de faire évoluer la composition d’une forêt sans jamais détruire le couvert forestier.
Ces passages plus fréquents permettent également de récolter des arbres dépérissants sans déstabiliser l’ensemble du peuplement. La diversification, clé de la résistance et de la résilience de nos forêts, se construit ainsi progressivement, si besoin avec de petites plantations en enrichissement, mais toujours en s’appuyant sur la dynamique de l’écosystème[1].
CHIFFRE CLÉ
35 ANS Dans une forêt gérée en sylviculture mélangée à couvert continu et proche de l’équilibre, c’est le temps qu’il faut[2], en moyenne, pour récolter par éclaircies l’équivalent, en volume, de ce qui était présent au départ, le tout sans jamais mettre la parcelle à nu.
[1] Groupe de travail technique du projet Interreg Askafor. (2022). Pourquoi se lancer dans la sylviculture mélangée à couvert continu ? Forêt Nature, p.11.
[2] Société Française d’Écologie et Évolution. (2024, 21-25 octobre). Pour une politique d’adaptation des forêts hexagonales au changement climatique basée sur l’écologie forestière. Congrès de la Société Française d’Écologie et Évolution. Lyon.