La coupe rase n’a pas plus d’impact négatif que d’autres pratiques sylvicoles

La coupe rase n’a pas plus d’impact négatif que d’autres pratiques sylvicoles
FAUX Les coupes rases ont de nombreux impacts environnementaux comme l’a montré une expertise scientifique, commandée par le gouvernement et...
FAUX
Les coupes rases ont de nombreux impacts environnementaux comme l’a montré une expertise scientifique, commandée par le gouvernement et publiée en 2022[1].
De façon non exhaustive, les coupes rases entrainent :
- Une modification du microclimat forestier. L’écart de température, sous couvert forestier et au milieu d’une coupe, peut atteindre jusqu’à 15°C lors des pics de chaleur estivaux[2]. Cet effet tampon de la forêt s’explique par l’effet d’ombrage de la canopée, la transpiration des végétaux et l’atténuation des vents.
- Une perturbation du cycle hydrologique à l’échelle de la parcelle, mais aussi à l’échelle du paysage. En supprimant les arbres, la coupe rase supprime l’évapotranspiration et provoque une remontée des nappes phréatiques. Elle supprime également le rôle d’interception des pluies des houppiers qui facilite l’infiltration de l’eau dans les sols. L’eau ne pouvant s’infiltrer facilement, l’érosion est augmentée. Ce phénomène est accentué si la coupe rase est située sur une pente.
- Un déstockage de carbone qui peut représenter l’équivalent de plusieurs décennies de croissance des arbres. Ce phénomène est aggravé en cas de travail profond du sol ou de dessouchage.
- Une érosion de la biodiversité. Si l’on observe un enrichissement à court terme concernant principalement les espèces de milieux ouverts, à moyen et long terme, la biodiversité diminue fortement pour les espèces forestières spécialistes des forêts adultes. Ce phénomène est aggravé lorsqu’il s’agit de la coupe rase d’une forêt semi-naturelle pour être transformée en forêt de plantation.
[1] GIP Ecofor. (2023). Coupes Rases et REnouvellement des peuplements Forestiers en contexte de changement climatique. Expertise collective CRREF. Synthèse de l’expertise. p.31-40.
[2] DE FRENNE P. & al. (2021). Forest microclimates and climate change: importance, drivers, and future research agenda. Wiley. https://doi.org/10.1111/gcb.15569.