PLUTÔT FAUX

En 2022, plus de 30% de la récolte de chêne français a été exportée^[1]. C’est beaucoup mais ça n’est pas la majorité. Ce chiffre est sans doute sous-estimé car de nombreux acheteurs, basés en Europe, sont des négociants qui exportent ensuite le bois à l’étranger.

Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs. Les exportateurs offrent souvent des prix plus élevés que les scieurs locaux lors des ventes aux enchères, et certaines essences ou qualités de bois ne trouvent pas preneur en France, beaucoup de scieries s’étant spécialisées dans le haut de gamme.

Cette exportation massive pose plusieurs problèmes. Elle fragilise l’approvisionnement des scieries et accentue donc les fermetures d’entreprise. Elle nous prive également des coproduits issus du sciage qui constitue un des seuls gisements soutenables de bois énergie.

En février 2022, un accord-cadre sur le chêne a été signé par la filière. Une bonification (+15%) « faire filière » a été introduite pour les aides publiques au renouvellement forestier. Cette bonification est une première étape mais elle doit être consolidée car aussi elle est très peu contraignante.

NOTRE PROPOSITION

Conditionner l’accès aux aides publiques à une transformation effective des bois en Europe, et en priorité sur le territoire national. Cela implique de renforcer le dispositif existant en :

• Exigeant des ventes publiques et transparentes ;

• Privilégiant les acheteurs qui s’engagent à transformer le bois en Europe sauf cas particulier argumenté (absence d’offre d’un transformateur européen ou écart de prix > 20%) ;

• Généralisant ce dispositif renforcé à l’ensemble des aides publiques à la forêt.

^[1] European organisation of the sawmill industry. (2023). Annual report of the european sawmill industry 2022-2023. p.59.