PLUTÔT FAUX

Dans une forêt en bonne santé et bien gérée, il n’y a pas besoin de planter d’arbres. « Imiter la nature, hâter son œuvre ». Ce vieil adage, bien connu des forestiers, illustre l’absolue nécessité du sylviculteur de comprendre et de s’appuyer sur l’écosystème pour éviter d’avoir à planter des arbres.

En France, d’après l’Inventaire Forestier National, 87 % des forêts possèdent un caractère semi-naturel et donc se régénèrent naturellement^[1] (c’est-à-dire qu’elles repoussent sans plantation).

Parfois, la plantation d’arbres est nécessaire lorsque cette régénération naturelle est insuffisante en qualité ou en diversité, mais la plantation devrait être l’exception. Planter est toujours une prise de risque, car les jeunes plants sont fragiles et peuvent être exposés à un stress hydrique important : une méthode pour éviter cette exposition directe au soleil consiste à réaliser des plantations d’enrichissement dans de petites trouées ou sous le couvert des grands arbres.

En bref, une étiquette « chaque arbre coupé, un arbre est planté » fleure bon le greenwashing.

À DÉCOUVRIR

Mathias Bonneau, bûcheron-sylviculteur dans le Tarn. Dans une très belle vidéo, il vous partage son métier de « sculpteur de lumière » ou l’art de choisir l’arbre à couper pour amener de la lumière à ceux qui vont prendre le relai.

À voir ici : https://vimeo.com/groups/78812/videos/681384461

[1] IGN. (2023). Indicateurs de gestion durable, Critère 4.2 “Caractère naturel des forêts”. Inventaire forestier national.